cauchemar
Cauchemar
Dans l’enchevêtrement de ma douleur
Je perçois comme une lueur,
Les branches de ma souffrance
Craquellent sous mes pas.
Il faut que je pense,
Je sais que je dois.
Tes doigts noueux s’enroulent autour de ma fange
Tes membres endoloris se cabrent dans la noirceur de ma solitude et de mon envie.
Ton sang noir comme de la poix
S’écoule dans mes veines écarlates.
Les opales de tes yeux jaunissent
Les pommettes de mes yeux palis
O Chimène déchirée,
Electre électrifiée,
Les monstres mythologiques sont éjectés de mon corps convulsé.
La souffrance de l’attente crispe mon bras endolori.
Nul soulagement,
Nul apaisement
Dans le gouffre de l’horreur,
Je suis victime de ta torpeur..
Tes mains griffues s’accrochent à mon cou inexistant,
Me laissant là, perdue dans les nervures de tes feuilles arrachées au vent.
Mon cœur n’est plus qu’une pierre incolore
Reposant sans vie sur le sol caillouteux.
Les ronces épineuses se sont emparées de mes membres.
Laisse- moi presser de mes mains le fruit de ton amertume
Et découper aux ciseaux la silhouette de tes plumes.
Laisse-moi mouler dans la cire
L’épopée de tes cheveux fertiles
Laisse-moi croiser sur ton crâne
Les ficelles de ma toison ensevelie.
N’oublie pas cette musique ancienne
Mélopée homérique d’Ulysse
Attaché à son mât de misaine
Pour ne point rejoindre le chant des sirènes.
Je m’accroche à la tige de tes rêves,
Je crache le venin du diable
Horreur
Souffrance
Démons,
Fuyez mon corps,
Changez de décor
Je suis épuisée.
Eléments déchaînés,
Laissez place au soulagement,
A la douceur
Quittez mon ventre et mes humeurs
Pour y retrouver
Et animer mes pensées
De miel et de sucre.
Qui m’exorcisera ?
Qui m’exercera
A sarcler les racines de mon fiel ?
Plus de peur, plus d’angoissse,
Juste le calme,
Le silence
La quiétude de la mère et de son enfant
Bercé par ses mouvements
La matrice cicatrisée,
L’énergie rediffusée.
Vestales, allumez pour moi
Le feu de la réconciliation
Du corps et de l’esprit ;
Laissez mes larmes couler de nouveau
Sur mon visage apaisé…
…me voici !